La vengeance de l'assassin

— Avez-vous entendu? me demanda Lamark en me désignant de son bâton de randonnée une ancienne église située au bord d’une falaise plongeant dans la mer glaz .
— En effet, répondis-je. Cette vieille église a l’air abandonnée, et pourtant…
— Pourtant, quelqu’un s’occupe encore de faire sonner les cloches.
Nous accélérâmes le pas vers l’édifice religieux.
Nous étions à quelques mètres de l’entrée lorsque, soudain, le corps habillé d’une large bure de moine, le visage dissimulé sous un capuchon, un individu apparut subitement sur le parvis étroit.
En nous voyant apparaître presque devant lui, il s’enfuit à toutes jambes.
« Halte-là ! cria mon camarade en tentant de l’arrêter.
L’énigmatique personnage accéléra sa course. Il trébucha dans un piquet de clôture cassé, se releva vivement et reprit la poudre d’escampette.
— Quel curieux individu, dis-je en le regardant s’éloigner. Que peut-il avoir à se reprocher ?
Mon ami se frotta le menton.
— En effet, cet homme est manifestement bien étrange, répondit Lamark en poussant la vieille porte en chêne de l’église.
Il pénétra dans le lieu saint.
Je le suivis de près.
L’endroit était désert et sombre. Les murs étaient nus, sans aucun ornement. Plus aucune statue n’habitait dans ce lieu.
Seul un vieil autel en marbre blanc subsistait encore au milieu du chœur médiéval entouré de murs percés de meurtrières par lesquelles les faibles rayons du soleil du couchant tentaient de s’infiltrer.
Le sol, recouvert de dalles usées par les pas et la présence d’une ancienne communauté religieuse, était humide et glissant.
Nous avançâmes prudemment.
« Regardez ! dit Lamark en me montrant une tache zinzolin sur le bord de l’autel.
— Du sang ! m’exclamai-je. C’est du sang !
— Du sang frais, en plus. Il n’a pas encore eu le temps de coaguler.

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